Si l'on part du principe qu'on ne peut pas être partout à la fois, il n'y a pas lieu de le regretter. Mais si j'avais eu le don d'ubiquité, oui, j'aurais aimé assister aux concerts de
Delirium que proposait
l'Institut finlandais, à Paris, le 7 mai puis, le lendemain,
l'Europa Jazz Festival du Mans. Car les trois Danois et le Finlandais qui le composent tiennent toutes les promesses suggérées par le nom du groupe. Ca fleure bon l'improvisation, la folie douce, le dérapage plus ou moins contrôlé. Comme dans
Jazz and poultry, morceau ouvert à tous les grincements de la basse cour.
Et quoi de mieux qu'un concert pour approcher au plus près ce type de musique? Le visuel joue à fond, complète, motive. La puissance y gagne, la complicité et l'humour y sont plus palpables que sur un disque, aussi bon soit-il, comme
celui-ci (paru en 2002 chez
Fiasko Records).
Quatre gaillards donc pour ce délire jouissif. Dont le Finlandais
Mikko Innanen, inventif pigiste multicarte du sax (le trio français
Triade, notamment, fait
appel à ses services). Né en 1978, Innanen, le "Fone" du groupe
Mr Fonebone, passa une année au Danemark à faire ses gammes au Conservatoire de musique rythmique. Il y a fort à parier que c'est là qu'il rencontra ses trois acolytes danois:
Kasper Tranberg, le cornettiste aux vagues airs d'Elvis Costello (les lunettes sans doute, le chant parfois), le contrebassiste Jonas Westergaard et le batteur Stefan Pasborg.
Pas étonnant que, parmi les non-Nordiques à avoir joué avec Delirium, figure un guitariste évoluant dans le même esprit libre, Marc Ducret le feu-follet.
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